Le sauvetage du Kifanlo

Mon histoire
Construit aux Sables d’Olonne en 1955 par le chantier Batifort, je suis un chalutier typiquement sablais avec une voûte elliptique, de 16,37 m de long et 27 tonneaux de jauge brute, une carène en chêne, ponté en sapin du Nord, propulsé par un moteur Poyaud de 120 ch et armé pour la pêche au chalut latéral.

Je suis le seul survivant d’une fratrie de 16 navires.
La rapide évolution des techniques de chalutage par l’arrière a entrainé, dans les années 1980, la disparition des coques proches de celles des voiliers. Mon arrière en « cul de poule » et ma voûte très arrondie rappellent les thoniers type « Gazelle des Sables » dont j’ai gardé l’élégance avec son étrave très pincée.
J’ai été désarmé en 1981, acheté par l’association OCEAM en 1983 et deviens en 1984 le premier bateau de pêche classé Monument Historique.

OCEAM, Organisme de Culture d’Etude et d’Action Maritimes
L’association a été créée en 1981 avec pour mission la conservation du patrimoine maritime et le projet d’organiser des sorties de démonstration de pêche au chalut latéral, technique aujourd’hui révolue. Forte d’une centaine d’adhérents, une équipe de bénévoles en assure l’armement et l’entretien courant.
Mon activité
Avec 2 marins pêcheurs professionnels à bord, 12 passagers sont embarqués pour un trait de pêche. Après 1 heure de route, le chalut est filé puis remonté au bout de 45 minutes. Le poisson est alors trié sur le pont et le produit de la pêche partagé entre les participants, leur godaille.
A leur retour, les passagers enthousiasmés avouent avoir vécu un moment inoubliable et unique de découverte du travail des marins pêcheurs dans les années 1950.  
Je suis un Monument Historique toujours en activité.
Je suis le seul bateau à proposer cette activité sur la façade atlantique.
Ma sauvegarde

Depuis son achat en 1981 différents travaux de restauration ont été réalisés : réfection du pont, remplacement de bordés côtés bâbord et tribord pour répondre déjà à des fragilités de la carène.

Aujourd’hui, le chantier Marlo qui intervient sur le navire depuis 2010 déclare : « la corrosion du chevillage et la diminution des échantillonnages due à l’échauffement des bois altèrent de manière significative la cohérence mécanique globale du navire […] de nombreux bordés d’origine ne sont plus en contact franc avec les membrures. La solidité du bateau et son étanchéité sont compromises. Il paraît aujourd’hui indispensable d’envisager une restauration globale de la coque […] afin que le bateau puisse continuer d’assurer son rôle pédagogique dans des conditions de sécurité optimales ».
Cet avis est partagé par le Centre de Sécurité des Navires qui, dans l’état actuel du bateau, ne renouvellera pas le permis de navigation.
Immobilisé à son ponton, l’état du bateau s’aggrave et, sans des travaux entrepris rapidement, il ne tarderait pas à disparaître.
Le projet pour ce bateau en péril

Pouvoir engager les travaux de sauvetage du Kifanlo dans le cadre d’un chantier qui pourrait être pédagogique (chantier ouvert au public) pour assurer la continuité de ses activités et sa présence, depuis 1955, dans le port des Sables-d’Olonne qu’il n’a jamais quitté.